Vous avez certainement entendu parler du bisphénol A * (ou 'BPA')
qui suscite de très graves doutes
quant à sa sécurité sanitaire
lorsqu'il est présent dans le plastique des biberons.
Cette substance est utilisé pour la production des polycarbonates
(des plastiques transparents et rigides) et également dans des
résines époxy-phénoliques.
Savez-vous en revanche que le même plastique est utilisé
dans de très nombreux autres produits d'utilisation courante?
Parmi eux figurent par exemple
Les résines époxy-phénoliques en revêtement imperméabilisent et protègent
(Cette liste est loin d'être exhaustive et comprend uniquement
des articles alimentaires quotidiens:
elle ne tient pas du tout compte des CD ni autres objets domestiques
- ménagers ou décoratifs -
quoique personne ne soit sûr qu'ils ne libèrent pas du BPA dans l'air...)
Cette molécule a des effets sur le corps humain qui ressemblent à ceux des oestrogènes
- les hormones sexuelles femelles.
Cela peut induire un déséquilibre hormonal (particulièrement dangereux pour le nourrisson)
ayant des conséquences sur la fertilité et pouvant provoquer des troubles de comportement.
Une exposition de la mère pendant la grossesse peut mener à des malformations.
Elle est aussi soupçonnée d'être à l'origine de certains cancers (notamment du sein et de la prostate)
ainsi que d'autres maladies.
Une étude récente d'une équipe de chercheurs de l’INRA de Toulouse a décelé d'autres effets
sur l'intestin.
Les résultats ont révélé une série de détériorations de l’activité intestinale,
consécutive à une exposition au BPA à une dose dix fois inférieure à la dose journalière admissible (DJA),
fixée par l’AFSSA à 0,05 milligramme/kg de poids corporel.
Tout d’abord, des études menées sur le rat et des cellules intestinales humaines en culture
ont démontré que le BPA diminue la perméabilité intestinale.
En outre, la molécule influe sur la réponse inflammatoire au passage du côlon
et rend l’intestin plus sensible à la douleur.
Enfin, d’après les observations effectuées sur des rats nouveau-nés,
une exposition au BPA in utero ou pendant l’allaitement augmente le risque
de développer une "inflammation intestinale sévère" à l’âge adulte.
Forts de ces conclusions, les chercheurs suspectent l’exposition pré- et post-natale
de freiner le développement des défenses immunitaires intestinales,
"altérant ainsi leur capacité à reconnaître plus tard
des substances potentiellement nocives pour l’organisme".
Le danger pour le nourrisson - en phase de développement rapide - est particulièrement accru
car la libération de la molécule de son hôte plastique est nettement augmentée par la chaleur
et bien moindre à température ambiante.
Mais dans le micro-ondes et sous le soleil d'été les autres récipients chauffent aussi...
L'usure du plastique accroît aussi la libération du bisphénol A
(un peu comme la désagrégation du 'Teflon' des revêtements de poêles détériorées
- mais ça, c'est une autre histoire).
Certains pays ont déjà carrément interdit les biberons en polycarbonates,
et face à l'inaction gouvernementale de nombreux maires français prévoyants
ont déjà pris l'initiative d'interdire leur utilisation
dans tous les établissements communaux
sur leurs territoires.
Plusieurs grands fabricants ont spontanément retiré leurs produits et arrêté leur production.
Les effets néfastes des bisphénols sur les nourrissons peuvent ne se manifester
que beaucoup plus tard dans leurs vies: voire persister à travers plusieurs générations;
et cela à des dosages bien inférieurs aux normes européennes.
* 2,2-bis (4-hydroxyphényl) propane
On peut parfois reconnaître les récipients en polycarbonates
par les lettres 'PC' ou le chiffre '7'
dans le triangle fléché de recyclage,
mais d'autres articles ne portent pas ce marquage (se méfier)
(et pour compliquer la tâche tous les plastiques de la classe '7'
ne sont pas des polycarbonates).
Les récipients portant les codes '3' (PVC - polychlorure de vinyle)
et '6' (PS - polystyrène)
- tous les deux aussi utilisés dans l'alimentaire -
peuvent aussi contenir du BPA en moindre quantités
- mais surtout d'autres toxines, notamment:
Les récipients arborant les codes '1' (PET - Polyéthylène Terephthalate),
'2' (HDPE)
'4' (LDPE)
ou '5' (polypropylène)
sont sans bisphénols.
Malheureusement le PET - qui est de très loin le plus utilisé -
diffuse dans son contenu un phthalate
(DEHP) ainsi que de l'antimoine
après une période de stockage prolongée ( > 9 mois).
Cela se produit encore plus quand les résines époxy-phénoliques
sont utilisés (souvent)
comme revêtement à l'intérieur des briques
.
Comme le BPA les phthalates ont des effets endocriniens et cancérigènes ;
alors que l'antimoine possède une toxicité comparable à celle de l'arsenic.
Les trois types '2', '4' et '5' n'ont jamais révélé une nocivité quelconque
et sont les seuls sûrs pour une utilisation alimentaire.
Dans le doute (par principe de précaution) il vaut mieux donc éviter
les polycarbonates et autres PVC et PS:
bien évidemment toutes les différentes sources réunies contribuent au dosage total.
Préférez des récipients en verre, inox ou porcelaine
(attention - sans plomb! - car ce dernier peut être présent dans la glaçure).
Nota - l'aluminium quant à lui est parfois revêtu d'une résine polyépoxy.
Enfin, s'il vous faut vraiment du plastique, choisissez des articles opaques et souples.
Une petite note supplémentaire: pour fabriquer une bouteille en plastique,
il faut